Sénégal: Ce n'est pas facile d'être Calife à la place du Calife.

Publié le 3 décembre 2025 à 00:40

Un dicton célèbre sénégalais stipule: “Tout ce qui rampe, si l’on n’y prend garde finira dans le bush”. Mais au pays de la Téranga, on utilise les proverbes sans essayer d’en comprendre le sens.

Il y avaient des signes avant coureur, mais le nouveau type de politicien sénégalais est devenu trop émotionnel. Il ne sait pas analyser la situation, encore moins faire preuve d’anticipation. Sinon les leaders de la grande coalition ”Diomaye Président” ne seraient pas surpris de la situation  tristement scandaleuse qu’elle est entrain de vivre. La seule et réelle opposition au duo Sonko-Diomaye est Diomaye lui-même alors que l’autre opposition en est réduite à sa plus simple expression.

Seul le leader du Pastef, Ousmane Sonko, qui depuis sa cellule de prison avait imposé aux électeurs sénégalais la candidature du Secrétaire général du Pastef d’alors, est constant dans le respect du serment pris pour la réussite du “projet”.

Cette situation n’est pas nouvelle au Sénégal. Mais la trajectoire politique du leader du Pastef n’a nul autre égal dans la vie politique sénégalaise. On aime le comparer à quelques hommes politiques du passé. Mais Ousmane Sonko n’est pas Mamadou Dia, Ousmane Sonko n’est pas Maître Abdoulaye Wade. Il n’est pas comparable à un autre homme ou femme politique sénégalais depuis l’indépendance. PROS, comme l’appelle ses militants est aujourd’hui tout seul. Il est victime de son engagement, de sa droiture, de sa détermination dans le respect de la parole donnée.

Les loups commencent à sortir du bois.

Ousmane Sonko a souvent fait face à des séries de trahisons dans sa vie politique. Sans en faire une liste exhaustive, on se souvient de la dure période d’opposition. Les trahisons se succédèrent. D’abord ses anciens partenaires de l’inter-coalition “Yewwi/Wallu” qui s’en sont retournés à la mangeoire de la grande famille libérale, Barthélémy Dias qui se rapprocha par une porte dérobée, du président Macky Sall. Khalifa Sall, ancien autre rival de Macky Sall qui contre toute attente et surtout contre l’avis de la majorité de l’opposition de l’époque prit bagages et compagnons de son mouvement “Taxawu Senegaal” et participa à la mascarade nationale appelée dialogue  organisée par le patron de l’ancien parti présidentiel, l’Apr.

Mais la plus improbable des trahisons est celle de son “frère de lait” le désormais président sénégalais Bassirou Diomaye Faye.

Certains silences ont le dont de mettre plus d’un mal à l’aise. Depuis plusieurs semaines, un vent charriant une odeur nauséabonde souffle sur le paysage politique sénégalais emportant dans les chaumières et sur son passage une question, presque taboue: Diomaye Faye a est-il en train de trahir Ousmane Sonko? 

Lors de son discours à l’occasion de son terra meeting, le petit-fils d’Arfang Bessire Sonko avait prédit qu’il y aurait un avant, un pendant et surtout un après 8 novembre 2025. Et ce fut le cas. L’inexpérimenté Diomaye tomba dans le piège de son mentor. En voulant s’assumer et s’affirmer en même temps, il fit sortir un communiqué qui redéfinissait l’organisation de sa coalition montée lors de la présidentielle de mars 2024.

Nécessité de clarification.

Devant les députés pour les questions au gouvernement, Sonko affirma que la situation a le mérite de clarifier certains doutes qui planaient. La rumeur choquait, dérangeait et cristallisait. Le duo politique fusionnel vendu pendant la campagne de 2024, “Diomaye mooy Sonko” dans la lutte pour l’accession au pouvoir basé sur des promesse nobles d’une gouvernance de rupture: droiture morale, courage politique, refus des compromis, loyauté absolue envers les valeurs proclamées, explose au grand jour. Celui qui dans la logique était sensé incarner le pouvoir se sent pousser des ailes au point de s’éloigner de l’homme qui incarne la vision et qui l’a porté à la plus haute station de l’échiquier sénégalais. Diomaye, l’héritier politique est devenue le fossoyeur d’une promesse étalée devant tout un peuple martyr et du coup traître.

Quant au leader des Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l’Éthique et la Fraternité, (Pastef), Ousmane Sonko qui en en confiant sa candidature à Bassirou, le numéro du Pastef, avait misé plus que son avenir politique. Il y a misé sa vision. Il y a misé la confiance d’un peuple. Il y a misé le sens même de son combat. Ce choix n’a pas été un calcul. C’était un acte de loyauté, de fraternité, d’espérance. Connu pour sa dure carapace, si jamais il sort de cette énième épreuve en possession de tous ses moyens, il aura fini de comprendre que tout le monde n’est pas comme lui.

Samaté Arendoor

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